Jeremy Dutcher fait résonner les chants de ses ancêtres dans la Salle Southam

Juste avant son très attendu premier concert avec l’Orchestre du CNA à la Salle Southam, le compositeur, musicien et chanteur primé Jeremy Dutcher s’est entretenu avec le directeur musical de l’OCNA Alexander Shelley lors d’un tête-à-tête enrichissant sur la musique, l’identité et la culture. Cette discussion franche laisse entrevoir le parcours créatif du musicien et son lien profond avec les chansons auxquelles il donne vie en concert et sur ses albums, notamment sur Wolastoqiyik Lintuwakonawa et Motewolonuwok, gagnant du prix Polaris. 

Jeremy Dutcher, qui se décrit comme un « musicien classique en rémission », médite sur la tension entre sa formation classique et la pertinence de la musique symphonique à l’ère contemporaine. Il raconte avec flamme comment Maggie Paul, une Aînée de la Nation wolastoqey, berceau du chanteur néo-brunswickois, l’a poussé à transformer les chants ancestraux en symphonies.

« C’est aussi notre espace. Je crois que nous en sommes rendus là. Nous racontons nos histoires. Nous chantons nos chansons, dans notre langue. C’est pour moi une célébration. »

Comme le décrit Jeremy Dutcher, jouer avec un orchestre est bien différent des spectacles habituels avec son groupe, qui tendent beaucoup plus vers l’improvisation. Sa voix opératique (qu’il utilise avec parcimonie et intention) crée par ailleurs de superbes harmonies avec l’ensemble.

Dans cette conversation, Jeremy Dutcher parle aussi de la mission qu’il s’est donnée, soit de sortir les chants ancestraux des archives pour les mettre au cœur du discours culturel. « Ces chansons doivent vivre », déclare-t-il, soulignant que les voix et les récits autochtones ont leur place sur des scènes comme celle de la Salle Southam.


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