https://nac-cna.ca/fr/artsalive/resource/all-my-relations-the-metis-people-of-canada
Cap sur les peuples autochtones du Canada
L'auteure-compositrice et éducatrice de descendance crie-dénée, Sherryl Sewepagaham, détaille l’héritage et les traditions culturelles des peuples métis. Conçue pour le personnel enseignant canadien, elle aborde des symboles métis comme le drapeau avec le signe de l’infini et la ceinture fléchée, et met en lumière des figures emblématiques comme Louis Riel et Gabriel Dumont.
Cette ressource comprend des descriptions de la riche culture de musique et de danse des Métis, notamment La valse métisse de John Arcand et diverses chansons à entonner en chœur.
Les plans de cours favorisent l’apprentissage interactif sur les pratiques culturelles et les arts métis et sur la langue mitchif, offrant une voie (pour les élèves des niveaux 3 à 9) vers l’appréciation du riche héritage culturel des communautés métisses.
Le contenu pédagogique et historique de ce document sur les traditions des Premières Nations reflète les enseignements de divers aînés cris, instructeurs de tambour et membres de familles. Il ne saurait représenter toutes les Premières Nations ni l’ensemble des peuples autochtones du Canada. Les enseignements varient en effet d’une nation, d’une collectivité et même d’une famille à l’autre, mais ils ont des points en commun.
—Sherryl Sewepagaham
Les Métis descendent à la fois des Premières Nations et des Européens – Français, Écossais, Anglais et autres – ayant fait souche au Canada. On les décrit souvent comme les fils et les filles de la traite des fourrures. Les Métis assuraient déjà une forte présence avant le combat de Louis Riel et demeurent, de nos jours, un peuple farouchement indépendant et résilient qui ne cesse de s'épanouir. En 1982, les Métis ont été reconnus comme peuple autochtone dans la Constitution canadienne, et leur apport à l'histoire du Canada et à la société canadienne actuelle a été souligné.
Pour en savoir plus:
Le drapeau national des Métis porte le signe de l'infini sur fond bleu, aux couleurs de la Compagnie du Nord-ouest ou Compagnie de la Baie d'Hudson. Il représente aussi la rencontre de deux cultures et symbolise, selon certains, un peuple qui s'adapte et qui vivra toujours. Sur le drapeau de chasse métis, le signe de l'infini est sur fond rouge.
Les Métis portent avec fierté cette ceinture de laine tressée aux doigts, imprégnée d'histoire, qui symbolisait la culture métisse à l'époque de la traite des fourrures. La ceinture fléchée se porte par-dessus les vêtements, nouée à la taille pour les hommes qui en laissent pendre les franges le long de la jambe, portée sur l'épaule en travers du corps pour les femmes.
On peut encore voir, de nos jours, des Métis porter la ceinture fléchée dans le cadre d'activités culturelles. La ceinture fléchée est aussi portée, à l'occasion, par les Canadiens-français, les Acadiens, et les peuples des forêts de l'Est. La couleur dominante de la ceinture fléchée métisse de l'ouest du Canada est le rouge, tandis que celles fabriquées dans l'est du pays sont plutôt bleues. La ceinture fléchée métisse revêt plusieurs sens, en plus de se prêter à de multiples usages.
Significations: Le bleu et le blanc représentent les couleurs du drapeau national; le rouge et le blanc, celles du drapeau de chasse métis; le noir (parfois présent) symbolise la période sombre après 1870; le vert et l'or (ou jaune) sont les couleurs de la fertilité et de la croissance.
Usages: Le tissage très serré de la ceinture fléchée la rend propice à de nombreux usages : garrot, débarbouillette, serviette, écharpe pour réduire une fracture, tapis de selle, ceinture, foulard, corde, etc. Les franges qui la terminent peuvent fournir des bouts de fil pour recoudre un vêtement ou un article décousu ou déchiré, ou servir à tenir des clés et des outils.
En savoir plus: Métis Nation of Ontario (en anglais)
Né au Manitoba, le chef métis Louis Riel est reconnu comme un héros du peuple Métis. Il est aussi l'une des figures les plus controversées de l'histoire du Canada. Louis Riel a dirigé la rébellion de la rivière Rouge en 1869, et la rébellion du Nord-Ouest, notamment à la bataille de Batoche, en 1885. Ardent défenseur du peuple Métis, de ses territoires et de ses droits, il a été appelé plusieurs fois à rentrer d'exil pour représenter les Métis dans son pays natal.
En savoir plus: Louis Riel (L'Encyclopédie canadienne)
Gabriel Dumont a été, comme Louis Riel, un grand chef de guerre métis. Ce chasseur, trappeur et pêcheur parlait couramment le français et six langues autochtones. Gabriel Dumont a mené de grandes chasses au bison dans la région de Fort Carlton et a été le président d'un gouvernement local mis sur pied par les Métis en Saskatchewan.
En savoir plus: Gabriel Dumont (L'Encyclopédie canadienne)
De nombreux joueurs de violon métis canadiens de premier plan jouissent d'une grande renommée et contribuent à faire connaître cette musique populaire au plus grand nombre.
Parmi les plus célèbres, on peut citer John Arcand, Reg Bouvette, Andy Desjarlais, Calvin Vollrath, Lawrence « Teddy Boy » Houle, Ryan D’Aoust, Daniel Gervais, Sierra Noble et bien d'autres. Nombre d'entre eux enseignent aussi le violon populaire aux néophytes de tous âges désireux de préserver les traditions musicales métisses.
La gigue de la rivière Rouge est à la fois un style de danse et le titre d'un air de violon métis célèbre; c'est la danse la mieux connue et la plus animée des Métis. L'air qui l'accompagne, « La gigue de la rivière Rouge », est considéré comme l'hymne officieux des Métis.
Cette danse combine des pas hérités des traditions canadiennes-françaises, écossaises, irlandaises et des Premières Nations. On la danse en laissant pendre les bras le long du corps tandis que le jeu de pieds très élaboré, appelé familièrement « changements », met le joueur de violon au défi et fait ressortir l'habileté du danseur. Dans la gigue traditionnelle, les pieds restent près du sol et les bras bien droits le long du corps, tandis que la gigue contemporaine intègre des éléments de claquettes et des pas énergiques de clog dancing, les bras ballant avec un peu plus de souplesse et de légèreté. Certains gigueurs traditionnels apprennent même à danser avec un livre en équilibre sur la tête! De cette façon, seuls les pieds bougent, alors que la tête et le haut du corps restent bien droits et quasi immobiles.
L'origine de l'air de la « Gigue de la rivière Rouge » est inconnue; cette pièce est donc du domaine public et peut être enregistrée par quiconque se sent de taille à l'interpréter.
En savoir plus: Entretien avec la danseuse métisse Yvonne Chartrand au sujet de la « Gigue de la rivière Rouge (en anglais)
Voir: Courtney Anderson, une danseuse de neuf ans, interpréter la « Gigue de la rivière Rouge »
Le mitchif est un mélange de langue crie et de français métissé d'anglais, d'otchipwe et d'assiniboine. C'était autrefois la langue commune des Métis et elle est encore parlée de nos jours, mais le nombre de locuteurs a beaucoup baissé, et s'établirait aujourd'hui à 830 environ. Soucieux de préserver leur langue, beaucoup de ceux et celles qui parlent encore couramment le mitchif l'enseignent aux jeunes.
Groupes cibles : De la 3e à la 6e année
Objectif(s): Les élèves écouteront dans un esprit critique une valse métisse, et en identifieront la forme à l'aide des lettres A et B. Ils aborderont la valse métisse individuellement et deux par deux.
La valse est l'une des nombreuses danses de prédilection des Métis. Autrefois, les Métis parcouraient de longues distances pour se réunir et festoyer en famille et entre amis, avec la musique et la danse comme trait d'union. De nombreuses valses lentes sont jouées au violon et enregistrées pour accompagner les danses en couple.
Écoutez la pièce « Teardrop Waltz » dans le site Web de John Arcand.
Enseignez la notion de forme (plan d'une composition dans lequel les phrases ou sections sont figurées par les lettres A, B, C, etc.). Rassemblez, à l'intention de vos élèves, des renseignement sur la vie et l'oeuvre de John Arcand.
Étape 1. Observez le diaporama sur la vidéo de « Teardrop Waltz » de John Arcand.
Étape 2. Que remarquez-vous au sujet des tenues que portent les Métis sur ces images? En quoi ressemblent-elles ou non aux vêtements d'aujourd'hui?
Étape 3. Écoutez « Teardrop Waltz ».
Étape 4. En classe, identifiez son instrumentation (violon, guitare) et sa forme (AABB – répétée trois fois). Écoutez le rythme de la valse. Si vous marquiez le rythme à l'aide de chiffres – 1, 2, 3, 4, 5, etc. – comment marqueriez-vous celui de la valse? (1-2-3, 1-2-3).
Comptez le rythme à haute voix en mettant l'accent sur le « 1 ». Comme un chef d'orchestre, faites bouger votre main droite de bas en haut, de bas en haut, tout en comptant 1-2-3, 1-2-3.
Étape 5. Placez-vous face à face, deux par deux, et déplacez vos pieds côte à côte par petits pas (sans musique):
Étape 6. Terminez cette activité avec une discussion de groupe.
Groupes cibles: De la 4e à la 9e année (Sec III au Québec)
Objectif: Les élèves entonneront des chansons métisses à l'unisson et échangeront sur l'importance de découvrir et d'apprendre les chants du peuple Métis du Canada. Ils discuteront d'importants événements historiques ou chefs métis qui pourraint être évoqués dans ces chansons.
Ressources:
Pour cette leçon, consultez: Métis Songs: Visiting Was the Métis Way (en ligne, en anglais seulement – mais le document contient plusieurs chansons en français)
Une merveilleuse façon de découvrir le répertoire métis est de chanter ou de lire les paroles en l'écoutant. Passez ces chansons en revue, écoutez les enregistrements sur YouTube, et familiarisez-vous avec la musique et les paroles.
Vous trouverez les paroles dans la ressource en ligne Métis Songs: Visiting Was the Métis Way.
Étape 1. En classe, lisez chaque chanson avant d'écouter les enregistrements.
Étape 2. Discutez des références historiques ou des émotions que véhiculent les chansons.
Étape 3. Chantez ou lisez les paroles tout en écoutant les chansons.
Étape 4. Terminez cette activité avec une discussion de groupe.
Étape 1. Regardez la vidéo didactique de Daniel Gervais sur le clog dancing.
Étape 2. Assis, chaussures aux pieds, suivez les instructions et écoutez les rythmes marqués par vos pieds frappant le sol. Remarquez l'alternance des pieds et le rôle des talons.
Il ne s'agit pas d'exécuter le jeu de pieds à la perfection, mais plutôt de s'imprégner du rythme de la musique à la manière des joueurs de violon ou des danseurs métis.
Étape 1. Regardez la vidéo didactique de Daniel Gervais sur les cuillères en bois.
Étape 2. Écoutez le rythme des cuillères qui ponctue le chant métis. Les cuillères reproduisent-elles le son produit par les pieds?
Étape 3. Si vous disposez de cuillères en bois, suivez les instructions de Daniel.
Pour fabriquer vos propres cuillères musicales, essayez d'assembler deux cuillères de table à l'aide d'élastiques et, pour les débutants, d'un petit espaceur. L'espaceur sert à maintenir un espace entre les cuillères, et peut être fait de n'importe quel matériau dur (bois, métal, carton fort, etc.) d'une épaisseur de un à deux centimètres. Voir la photo ci-dessous.
Les joueurs plus avancés peuvent utiliser un doigt plutôt qu'un espaceur pour séparer les cuillères.