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Guide pédagogique: enseignement des arts et développement durable
Bienvenue dans le guide pédagogique Les arts pour un avenir viable! Destinée à un groupe éclectique d’artistes et d’enseignantes et enseignants, cette ressource explore d’abord les points de rencontre entre l’art et le monde qui nous entoure – des sciences environnementales aux crises humanitaires, jusqu’à l’économie mondiale. Comme les liens entre les disciplines artistiques et non artistiques peuvent parfois être difficiles à concevoir, les répercussions exactes des arts sur les gens font rarement l’objet d’un consensus – un tel impact est difficilement mesurable! Ce guide sur les arts et le développement durable permet de transformer des idées abstraites en actions concrètes dans le cadre de l’enseignement des arts.
Ce guide pédagogique s’inscrit dans le contexte des innombrables crises et injustices auxquelles les populations, les écosystèmes et la nature font face aujourd’hui, et il comporte deux principaux objectifs :
Dans la première partie de ce document, nous définirons les concepts et les termes clés associés au thème de la viabilité de l’avenir. À quoi ressemble un avenir viable? Comment les programmes d’enseignement des arts peuvent-ils contribuer au développement durable? La deuxième partie du document offre un aperçu des crises qui sévissent dans le monde actuel afin de faire mieux comprendre pourquoi le développement durable a sa place dans l’enseignement des arts.
Finalement, la troisième partie du document propose deux activités qui permettront aux élèves de mieux comprendre les différents aspects de la durabilité dans le cadre de leur cours d’arts:
Commençons par le commencement! Qu’est-ce que la durabilité? Des termes comme durabilité et développement durable peuvent être rébarbatifs, voire éloigner plusieurs communautés. Plus souvent utilisés au sein des organismes gouvernementaux et scientifiques que dans les cours de musique, les salles de spectacles ou les studios d’arts visuels, ces termes sont flous et manquent d’élégance et d’humanité.
Toutefois, la durabilité est généralement un concept facile à comprendre! La durabilité est une question de responsabilité et d’imputabilité. Selon ce concept, il nous faut faire des choix conscients et informés dans notre vie quotidienne afin d’améliorer à la fois la santé des populations et de notre planète. En réaction à l’aggravation de nombreuses crises internationales, les Nations Unies ont lancé un appel à l’action en 2015, mettant de l’avant 17 Objectifs de développements durables (ODD); un plan basé sur la science pour nous assurer un avenir sain et radieux. Traitant de questions aussi diversifiées que l’inégalité raciale, la pollution des océans et l’insécurité alimentaire, les 17 objectifs sont regroupés sous trois piliers distincts:
Il s’agit du bien-être des populations. Se retrouvent souvent sous ce pilier :
les questions relatives à l’éducation, aux soins de santé, au logement et à la qualité de vie.
La manière dont la croissance stable des communautés, des systèmes
économiques, des entreprises et des organes directeurs impacte la vie des populations.
L’utilisation de façon responsable des ressources naturelles de la Terre, pour
pouvoir satisfaire à la fois les besoins des populations d’aujourd’hui et de demain.
Les artistes sont des experts indépendants de leur propre processus créatif. Le sculpteur expérimenté travaille avec une intention claire, tout comme la ballerine se déplace avec grâce et éloquence. La créativité est un outil puissant – un outil qui s’apprend, s’enseigne et s’exerce par ceux et celles qui souhaitent créer un monde meilleur.
L’idée selon laquelle l’art n’a pas seulement un but esthétique risque de susciter la curiosité; de nombreux artistes refuseraient sans doute de dire que leur production artistique sert à une cause en particulier! Néanmoins, les chansons, les poèmes, les peintures et les autres formes d’art sont des modes d’expression servant à partager des émotions, des sentiments et des idées.
Par exemple, pensez à la musique des compositeurs d’Europe de l’Ouest Antonio Vivaldi (1678-1741), Ludwig van Beethoven (1770-1827) et Bedřich Smetana (1824-1884). Dans Les quatre saisons, Vivaldi capture le gazouillement des oiseaux et le doux bruit de l’eau vive, représentant ainsi la vivacité et l’éclat du monde extérieur. De même, La symphonie pastorale de Beethoven, inspiré par ses départs fréquents de Vienne vers la campagne, a passé l’épreuve du temps. Quant au compositeur Smetana, il déclare son amour du paysage montagneux tchèque à travers les mélodies sonores et les riches orchestrations du légendaire poème symphonique La Moldau.
La musique n’est qu’un des moyens utilisés par les artistes pour réfléchir à la nature et entrer en communion avec elle. Afin d’inciter le public à lutter contre les changements climatiques, l’artiste islando-danois Olafur Eliasson (né en 1967) a disposé 30 blocs de glaces arctiques devant le musée Tate Modern de Londres, au Royaume-Uni, en 2014. Tout en méditant sur le réchauffement du climat, les curieux et curieuses pouvaient assister à la fonte lente de ces imposants icebergs. De même, Climate Collection, créé en collaboration avec TED Countdown et le studio Fine Acts, offre des oeuvres d’art à télécharger gratuitement, dont l’objectif est de susciter la bienveillance à l’égard de la planète et des actions en faveur du climat. Créées par une communauté de graphistes de partout dans le monde, ces oeuvres d’art sont offertes gracieusement à des fins non commerciales – elles sont parfaites pour les murs de votre classe! Pour découvrir des exemples tirés du domaine de la danse et du théâtre, rendez-vous à la section Ressources supplémentaires.
L’idée qu’une personne puisse transformer son amour pour la nature en oeuvre d’art n’est pas nouvelle – et Vivaldi ni ses contemporains européens ont loin d’avoir été les premiers à le faire. Plus de dix mille ans avant la colonisation européenne, les peuples autochtones d’Amérique du Nord ont établi un lien avec la terre au moyen de la musique, de la danse, de récits et d’arts visuels. Des Mi’kmaq aux Nehiyawak (Cris), des Inuits aux Métis, les arts et la culture autochtones sont imprégnés du lien et du respect profonds entre les gens à leur environnement.
Les arts peuvent aussi être un vecteur de transformation sociale. Parfois qualifiée de « langage universel », la musique a maintes fois unifié et renforcé des communautés. Dans l’histoire américaine, citons l’exemple frappant de Nina Simone (1933-2003), célèbre militante des droits civiques qui s’est servie de ses chansons pour dénoncer le racisme systémique subi par le peuple afro-américain et la maltraitance généralisée des femmes. De même, l’artiste nehiyawak (crie) iskwē utilise une grande variété de formes d’art pour traiter des thèmes de l’injustice et du traumatisme intergénérationnel toujours présents dans la vie des peuples autochtones aujourd’hui.
Et concrètement, à quoi ressemble un avenir viable? Dans un avenir viable, les populations peuvent subvenir à leurs besoins adéquatement sans compromettre la capacité des prochaines générations à faire de même.
Bien que les impacts désastreux des pratiques non durables puissent sembler chose du passé pour les populations des pays économiquement plus développés, il est important de savoir que les communautés défavorisées et celles vivant en marge de la société – culturellement, économiquement ou géographiquement – sont les premières à en souffrir. La durabilité est la responsabilité de tous et de toutes!
Alors, comment pouvons-nous parvenir à un avenir plus durable? Voici ce que disent les Nations Unies!
Pour favoriser le développement durable pendant l’enseignement des arts en salle d e classe, le personnel enseignant peut se servir de ces trois méthodes, librement inspirées des recherches en environnement du spécialiste canadien des arts David Maggs, Ph. D.
Au niveau le plus élémentaire, le pédagogue peut prendre du recul et évaluer l’impact potentiel d’une activité sur notre monde. Cette évaluation devrait tout prendre en compte, du matériel utilisé à l’espace physique jusqu’aux conséquences envisagées sur le plan social. Cette évaluation peut être effectuée avant une activité – ou alors pendant la réflexion suivant l’activité.
Voici quelques exemples des éléments que le personnel enseignant peut prendre en compte :
Quel sera l’impact de cette activité sur l’environnement? Quels sont les matériels utilisés? Peuvent-ils être réutilisés? Est-ce possible d’avoir recours à des matériels locaux? Les matériels sont-ils suremballés ou vendus dans des emballages en plastique à usage unique?
Comment cette activité peut-elle modifier la perception qu’un élève a de lui-même, des gens qui l’entourent ou de la nature? Est-ce que cette activité véhicule des messages ou des stéréotypes nuisibles? Est-ce que cette activité suggère que l’être humain peut s’approprier la nature? Comment un élève prenant part à cette activité peut-il se forger une opinion sur des enjeux mondiaux d’importance?
Prendre le temps de bien réfléchir aux répercussions concrètes d’un plan de cours ou d’un atelier peut être très révélateur!
Les pédagogues peuvent aussi favoriser la durabilité dans le cadre de l’enseignement des arts en esthétisant les idées et l’information à transmettre, c’est-à-dire en utilisant la musique, la danse ou d’autres formes d’art comme mode de communication.
Pensons aux messages puissants présentés dans les chants de protestation, aux perspectives révélatrices des photos argentiques ou au récit historique que nous transmettent les sculptures qui ont résisté au temps. Si la beauté est dans l’oeil de celui ou de celle qui regarde, les messages transmis par les oeuvres d’art peuvent aussi être appréciés à l’échelle communautaire.
Prenons l’exemple de l’oeuvre intitulée Non-violence de l’artiste suédois Carl Fredrik Reuterswärd, une énorme sculpture en bronze représentant un révolver au canon noué. Trônant fièrement au siège social des Nations Unies, cette oeuvre d’art monumentale est devenue un symbole des appels internationaux à la paix et à la sécurité. De même, l’artiste américain Ben Mirin crée sa musique à partir de sons qu’il enregistre dans la nature, notamment ceux des animaux sauvages en voie d’extinction : un appel sonore à la préservation des divers écosystèmes de la Terre.
Au moment d’élaborer son plan de cours ou son atelier, l’enseignant ou l’enseignante devrait prendre en compte les éléments suivants :
Comment cette activité peut-elle permettre aux élèves de communiquer leurs propres idées de façon artistique? Est-ce que l’activité permet aux élèves de partager leurs réflexions et leurs points de vue de façon créative?
Est-ce que les élèves ont accès à de l’information au sujet de la durabilité sociale, économique et environnementale? En supposant que les cours d’art constituent un espace privilégié pour communiquer de façon libre et créative, est-ce que les élèves sont au courant des crises et des injustices actuelles?
Finalement, pour favoriser la durabilité par l’entremise des arts, les enseignantes et enseignants peuvent demander aux élèves d’activer leurs superpouvoirs créatifs. Cette méthode permet d’approfondir l’idée selon laquelle « la créativité est un outil puissant ». Posez-vous la question : quelles compétences particulières détiennent les artistes pour prendre les devants en matière d’avenir plus durable? Qu’est-ce qui les distingue?
Il est utile, en effet, de penser dès maintenant à ces questions délicates. Non seulement les artistes peuvent créer en toute conscience et en inspirer d’autres à faire de même, mais ils peuvent aussi créer des solutions adaptées – et construire l’avenir sain et radieux en lequel nous avons espoir. Équipés de leur créativité, de leur empathie et d’une perspective éclairée sur le monde, les élèves sont bien placés pour avoir un impact positif sur le monde. Alors, comment appliquer cette méthode en classe?
Tenez compte de ceci :
Est-ce que votre plan de cours ou votre atelier permet à l’élève de penser différemment, de sortir des sentiers battus? Est-il encouragé à le faire? Si un élève est confronté à un problème, permettez-lui de laisser libre cours à toute sa créativité pour le résoudre, si possible. À quelques exceptions près, les idées et les solutions novatrices bouleversent l’ordre établi.
Prendre soin de notre santé mentale et de notre bien-être est essentiel lorsqu’on prend conscience des dommages que continuent de subir les êtres humains et l’environnement. Mais il faut aussi reconnaître que c’est en raison de sa position de privilégié qu’un individu pourra subir moins d’injustices sociales, économiques et environnementales. Alors que plusieurs peuvent oublier les nouvelles des feux de forêt et des inondations en fermant leur ordinateur, ceux et celles forcés à migrer pour ces raisons sont incapables d’ignorer leur propre souffrance. Il faut l’admettre, il n’y a pas de feuille de route précise pour les artistes qui veulent sauver le monde, pas plus qu’il n’existe de méthode universellement acceptée, dans le domaine des arts, pour résoudre les nombreux problèmes de l’humanité. Pour qu’un artiste pratique son art de façon percutante et éloquente, il doit écouter le monde qui l’entoure avec empathie.
Au moment de discuter d’iniquité et d’injustice en salle de classe, il est important de créer un environnement d’apprentissage où les élèves se sentent à l’aise. L’accent devrait être mis sur la reconnaissance et le respect des diverses expériences et perspectives. De plus, comme les sujets choisis peuvent être sensibles, il ne faut pas s’attendre à ce que tous les élèves y réagissent ou y répondent de la même façon. Ainsi, l’animateur ou l’animatrice devrait surveiller attentivement le contenu et l’impact des discussions, et s’assurer que les élèves savent où trouver des conseils ou du soutien.
L’empathie signifie avoir conscience et comprendre les sentiments des autres personnes ou des êtres vivants, en général. Pour nous mettre à la place de quelqu’un d’autre, nous devons être capables d’intérioriser les expériences et les points de vue différents des nôtres. Il est possible de s’exercer à être plus empathique et de s’améliorer!
La capacité à écouter avec empathie est essentielle à la durabilité sociale, économique et environnementale, c’est pourquoi nous l’abordons dans ce guide pédagogique. Écouter avec empathie exige de l’attention et une constante introspection. Cela nécessite de se sentir lié à soi-même, à ses émotions, ainsi qu’une capacité à donner un sens aux expériences des autres en les ressentant personnellement.
En tant qu’artiste ou pédagogue, faire preuve d’empathie signifie prendre le temps d’écouter les personnes les plus touchées par les pratiques non durables. Comme le démontrent les expériences d’apprentissage suivantes, les nouvelles perspectives acquises peuvent ensuite contribuer à la création en toute conscience en classe.
Niveaux : Septième à douzième année (Sec I-Cégep) / 12-18 ans
Sujets : Musique, arts visuels, danse, art dramatique, géographie
Résumé : Dans le cadre de cette expérience d’apprentissage, les élèves doivent créer, en équipe, une campagne de sensibilisation virtuelle ou en personne à l’aide des arts, qui permettra d’attirer l’attention sur les défis sociaux, économiques ou environnementaux auxquels les populations d’aujourd’hui sont confrontées.
Bien que cette activité ait été conçue pour être menée en personne, nous encourageons les enseignants et enseignantes à adapter le matériel à l’apprentissage virtuel ou hybride, au besoin.
Objectifs d’apprentissage : À la fin de cette expérience d’apprentissage, l’élève pourra :
Intérêt pédagogique: Il s’agit d’une expérience interdisciplinaire et modifiable, qui peut être adaptée aux exigences des programmes scolaires de toutes les régions du Canada. En plus de répondre aux exigences des programmes scolaires, cette expérience d’apprentissage peut aussi aider les élèves à renforcer des compétences clés du 21e siècle, qui figurent dans les programmes de formation de partout dans le monde : la pensée critique, la créativité et la communication.
Mots clés: campagne, durabilité, développement durable
Au sujet de l’accessibilité: Nous encourageons les enseignants et enseignantes à adapter les activités aux besoins des élèves qui y participeront, et à faire toutes modifications ou accommodations nécessaires.
Matériel requis
Environnement d’apprentissage: Commencez le cours dans un environnement d’apprentissage intérieur ou extérieur de votre choix. Pour réaliser cette expérience d’apprentissage, vous devez avoir assez d’espace pour pouvoir séparer la classe en équipe de quatre à six élèves.
Faites part à la classe de votre reconnaissance du territoire sur lequel vous êtes rassemblés. Par exemple, vous pourriez dire :
« J’aimerais commencer le cours en reconnaissant que nous sommes rassemblés sur le territoire non cédé et sacré du peuple [groupe autochtone]. »
Une telle affirmation pourrait amener certains élèves à remettre en question leurs idées sur la propriété territoriale. Vous pourriez aussi demander aux élèves pourquoi de telles reconnaissances territoriales sont importantes et comment la relation entre les humains et la nature influence la durabilité. Préparez-vous à des discussions et à des réflexions franches.
Sur un tableau blanc, un tableau à feuilles ou une technologie équivalente, présentez aux élèves une image de la planète Terre. Demandez aux élèves de penser aux nombreux défis vécus par les enfants et les jeunes de partout dans le monde.
À partir de l’image de la Terre, écrivez ou dessinez ces défis sous forme de toile d’araignée (schéma conceptuel). À la fin du remue-méninge, vous devriez avoir un réseau de différents thèmes et sujets, allant de la cyberintimidation à la sécurité alimentaire, jusqu’à la qualité de l’éducation.
Expliquez aux élèves qu’il y a plusieurs personnes et organismes qui travaillent à rendre le monde meilleur, à la fois pour les jeunes d’aujourd’hui et pour les générations à venir. Présentez les Objectifs de développement durable de l’ONU, l’un des plus importants efforts de l’humanité pour réduire les activités néfastes et non durables.
Présentez les 17 objectifs à l’aide du tableau ou d’un document. Discutez brièvement de chacun des Objectifs de développement durable et de la manière dont les éléments sur la toile d’araignée y correspondent.
Demandez à chaque équipe de choisir un ODD. Expliquez aux élèves qu’ils doivent utiliser une forme d’art pour exprimer leur vision d’un avenir plus sain et radieux en lien avec l’objectif choisi.
Par exemple, à quoi ressemblerait un monde où tous les enfants et les jeunes seraient traités sur un pied d’égalité? À quoi ressemblerait un monde où tous et toutes auraient accès à une éducation et des soins de santé de qualité?
Avant de commencer à travailler en équipe, discutez de la manière dont les gens, les organismes ou les entreprises utilisent l’art pour communiquer des idées importantes. Vous pouvez utiliser les exemples ci-dessous (une liste plus exhaustive se trouve à la fin de ce guide).
Ben Mirin est un producteur de musique, qui aime explorer la nature et transformer le son des plantes, de la faune et de l’environnement en musique entraînante. Chacune de ses oeuvres musicales présente la biodiversité d’un lieu en particulier, de la forêt tropicale de Bornéo à la Grande Barrière de corail.
Organisation scientifique utilisant la photo et le reportage pour éduquer le public et encourager des actions collectives en lien avec la crise climatique, la crise des réfugiés et plus encore. Il s’agit d’art engagé, diffusé dans un magazine papier et sur Instagram, TikTok, etc.
Entreprise qui appuie la création d’arts visuels engagés socialement. Des artistes de partout dans le monde y proposent des créations aux messages puissants, qui sont ensuite transformés en marchandises. Les fonds récoltés sont versés aux artistes et à différentes organisations sans but lucratif.
Expliquez aux élèves que, dans le cadre de ce projet, les messages clés doivent être communiqués sous forme d’art, que ce soit par la musique, le théâtre, la chanson, le récit, la danse, la poésie, etc. Encourager les élèves à considérer l’art comme un moyen de communication.
Demandez à chaque équipe de concevoir un plan d’action en tenant compte des questions suivantes :
Assurez-vous que le plan de la campagne de chaque équipe est réaliste, créatif et qu’il possède le potentiel de toucher les publics visés. Si certaines équipes manquent de direction ou d’inspiration, discutez avec elles des différentes façons de faire de l’art et d’utiliser nos créations artistiques pour faire connaître aux autres un sujet qui nous passionne. Utilisez des exemples précis, si possible.
Pour que les campagnes de sensibilisation aient un impact réel, demandez aux élèves d’en parler à leur famille et à leurs amis. Et pour maximiser la portée des campagnes, n’hésitez pas à les diffuser sur les médias sociaux ou à les transmettre à des réseaux locaux d’information. Comme la taille, le moyen d’expression artistique et le public cible de chaque campagne seront différents, l’enseignant ou l’enseignante devra adapter son soutien aux besoins de chaque équipe.
Après coup, pendant la période de réflexion, demandez aux élèves d’évaluer l’impact global de leur campagne de sensibilisation par les arts. Qu’ont-ils appris grâce à cette expérience? Est-ce que ce projet artistique a changé la vision des élèves en matière de durabilité? Est-ce que leur campagne a influencé les points de vue de leur famille ou de leurs amis?
Après en avoir appris davantage sur l’impact de l’art sur les attitudes et les points de vue envers l’environnement, donnez les moyens aux élèves de faire entendre leur voix à l’extérieur de la salle de classe en créant leur propre campagne de sensibilisation par les arts au sein de leur communauté locale, régionale ou mondiale.
Niveaux : Septième à neuvième année (Sec I-III) / 12-14 ans
Sujets : Arts visuels, études environnementales, biologie, géographie
Résumé : Par le biais de la création d’un collage représentatif de la biodiversité, cette expérience d’apprentissage vise à susciter une prise de conscience, une appréciation et un respect de la nature. Bien que cette activité ait été conçue pour être menée en personne, nous encourageons les enseignantes et enseignants à adapter le matériel à l’apprentissage virtuel ou hybride, au besoin.
Objectifs d’apprentissage : À la fin de cette expérience, les élèves seront capables de :
Intérêt pédagogique : Il s’agit d’une expérience interdisciplinaire et modifiable, qui peut être adaptée aux exigences des programmes scolaires de toutes les régions du Canada. En plus de répondre aux exigences des programmes scolaires, cette expérience d’apprentissage peut aussi aider les élèves à renforcer des compétences clés du 21e siècle, qui figurent dans les programmes de formation de partout dans le monde : la pensée critique, la créativité et la communication.
Mots clés : biodiversité, crise climatique, microhabitat, lieu d’observation, faune, flore
Au sujet de l’accessibilité : Nous encourageons les enseignants et enseignantes à adapter les activités aux besoins des élèves qui y participeront, et à faire toutes modifications ou accommodations nécessaires.
Matériel requis
Environnement d’apprentissage : Commencez le cours dans un environnement d’apprentissage en plein air, de préférence dans un endroit abritant une flore et une faune variées. Ce pourrait être la cour de récréation, un parc à proximité ou un jardin communautaire. Si le sol est sec et exempt de pesticides toxiques, demandez aux élèves de s’asseoir en demi-cercle sur l’herbe ou quelque part dans le paysage qui vous entoure.
Faites part à la classe de votre reconnaissance du territoire sur lequel vous êtes rassemblés. Par exemple, vous pourriez dire :
« J’aimerais commencer le cours en reconnaissant que nous sommes rassemblés sur le territoire non cédé et sacré du peuple [groupe autochtone]. »
Une telle affirmation pourrait amener certains élèves à remettre en question leurs idées sur la propriété territoriale. Préparez-vous à des discussions et à des réflexions franches.
Expliquez à la classe que nous vivons une crise climatique. Dites à la classe que la meilleure façon de comprendre ce terme est d’examiner les mots qui le composent séparément. Demandez à un groupe d’élèves de se pencher sur le mot « climat » pendant qu’un autre groupe réfléchit au mot « crise ».
Alors que la météo change constamment, le climat fait référence aux moyennes de température, de vitesse du vent et de précipitation (pluie, neige, etc.) à long terme. Les changements climatiques ne sont pas toujours faciles à voir ou à sentir : il faut de nombreuses années d’observation avant de pouvoir constater des tendances en la matière.
Le mot crise renvoie à un événement particulier ou à une période pendant laquelle quelque chose s’est très mal passé. La migration forcée de populations en raison de la guerre, la propagation d’une maladie infectieuse ou des désastres environnementaux, comme des inondations, des tornades ou des tremblements de terre constituent différents types de crises.
Une fois que les élèves ont acquis une compréhension de base de ces deux mots, revenez sur le terme crise climatique et discutez brièvement du réchauffement rapide de la Terre et des raisons pour lesquelles il s’agit d’un problème important.
Expliquez que la crise climatique est à l’origine de problèmes majeurs partout dans le monde, des feux de forêt aux sécheresses, jusqu’à l’érosion des sols. Nous vous suggérons de vous préparer à discuter franchement du lien entre les humains et ce réchauffement. Il conviendra de mentionner que l’activité humaine n’est pas non durable par nature!
Expliquez aux élèves que les activités suivantes exigeront à la fois une réflexion scientifique et artistique. En veillant à ne pas perturber l’environnement, demandez aux élèves de choisir un lieu d’observation dans un espace prédéfini.
La grandeur de l’espace prédéfini dépend du nombre d’élèves et de la capacité de l’enseignante ou de l’enseignant à superviser l’activité en toute sécurité. Si possible, les lieux d’observation devraient être éloignés les uns des autres d’au moins deux mètres. Demandez aux élèves de s’asseoir en silence pendant une à deux minutes et de mettre tous leurs sens en éveil.
Puis, demandez aux élèves de réfléchir aux deux questions suivantes :
Toujours en plein air, animez une discussion ouverte sur chacune de ces expériences. Si vous avez un grand groupe et que la discussion s’avère difficile à gérer, essayez de séparer les élèves en petits groupes de discussion. Maintenant que les élèves ont acquis une meilleure connaissance de leur environnement, expliquez-leur qu’il est temps d’évaluer la biodiversité d’un endroit en particulier.
Expliquez que biodiversité est un terme utilisé pour décrire la variété de plantes, de champignons, d’animaux, d’insectes et de tous les autres organismes vivants d’une région donnée. Cette région peut être aussi vaste qu’une forêt tropicale ou aussi petite qu’un potager sur un rebord de fenêtre.
Pour cette activité, demandez à chaque élève de trouver un microhabitat (un tas de feuilles mortes, un groupe d’arbres, le dessous une roche ou d’une bûche, etc.) dans l’espace que vous aviez prédéfini. L’enseignant ou l’enseignante pourrait sélectionner à l’avance une série de microhabitats propices à l’exploration.
Sur une page vierge de leur cahier de notes, les élèves peuvent d’abord dessiner une carte de leur microhabitat. Cette carte devrait comprendre des points de référence, comme des rochers, des clôtures, ou l’endroit où la terre d’un jardin s’arrête et rencontre l’herbe.
Ensuite, les élèves devraient avoir assez de temps pour observer et noter les espèces de la flore et de la faune qu’ils retrouvent dans leur microhabitat. Les élèves n’ont pas besoin de connaître les noms de tous les organismes vivants. Par contre, des applications pour téléphone, comme iNaturalist, facilitent l’identification des espèces.
Demandez aux élèves de numéroter chacune de leurs observations sur leur carte et d’associer chaque numéro à la page correspondante de leur cahier.
Par exemple, un élève pourrait noter avoir vu un scarabée, une fleur sauvage jaune et un geai bleu. Ces éléments seraient inscrits sur la carte par les chiffres 1, 2, 3.
Demandez aux élèves de trouver un endroit confortable où s’asseoir ou s’étendre. À l’aide de crayons de cire, de craies, de crayons de couleur ou d’autres matériels, les élèves doivent dessiner leurs trois observations préférées, en utilisant une page entière de leur cahier pour chacune d’elles. En veillant à ne pas freiner leur créativité, essayez d’encourager certains choix esthétiques pour que le produit final soit plus harmonieux.
Par exemple, demandez aux élèves de commencer par tracer le contour de leur dessin avec un crayon gras de couleur foncée.
Demandez aux élèves de découper leur dessin. Ces illustrations peuvent maintenant être collées au panneau d’affichage, selon les endroits où chaque élément a été aperçu dans le paysage.
Demandez aux élèves de réfléchir à ce qu’ils ont observé et à leur création. Vous pourriez conserver des copies des travaux des élèves et leur demander d’examiner l’évolution de la biodiversité au fil des ans.