https://nac-cna.ca/fr/artsalive/resource/listen-up-canada-r-murray-schafer
Guide de l’enseignant inspiré par la musique et la pédagogie du compositeur canadien R. Murray Schafer
Tu as probablement déjà entendu de la musique jouée par un orchestre, mais le compositeur R. Murray Schafer y apporte une nouvelle dimension. Peux-tu croire qu’il a utilisé une motoneige comme instrument? Sur scène, avec un orchestre? Ce n’est pas une blague! La musique de R. Murray Schafer est très belle et pleine de surprises.
Lis ce qui suit pour en apprendre plus long sur ce compositeur canadien révolutionnaire.
Né à Sarnia (Ontario), le 18 juillet 1933; décédé chez lui, près de Peterborough (Ontario), le 14 août 2021.
R. Murray Schafer, l’un des plus éminents compositeurs canadiens, a acquis une renommée nationale et internationale non seulement pour ses réalisations en tant que compositeur, mais également à titre d’éducateur, d’environnementaliste, de spécialiste de la littérature et d’artiste visuel. Après l’obtention d’une licence en musique de la Royal School of Music (Angleterre), il a poursuivi ses études au Canada, au Royal Conservatory of Music et à l’Université de Toronto, puis est allé se perfectionner en Autriche et en Angleterre. Fait intéressant, il a été renvoyé de l’Université de Toronto au cours de sa première année d’étude, et il est essentiellement un compositeur autodidacte.
Il a choisi son domicile en milieu rural pour travailler sur des projets artistiques en collaboration avec sa communauté. Par exemple, Schafer a fondé le Maynooth Community Choir, avec lequel il a composé et produit la pièce de théâtre musical Jonah, et les productions de son oeuvre PATRIA 3: The Greatest Show prévoyaient la participation d’acteurs et de musiciens amateurs locaux. Schafer encourage les artistes à s’inspirer de la richesse de leur environnement et de leur culture locale.
R. Murray Schafer détient sept doctorats honorifiques octroyés par diverses universités du Canada, de la France et de l’Argentine, et sa musique a remporté de nombreux prix nationaux et internationaux. Le célèbre violoniste et chef d’orchestre Yehudi Menuhin a fait l’éloge de son « imagination et de son intellect puissants, bienveillants et hautement originaux, qui constituent une force dynamique dont les expressions et les aspirations personnelles multiples sont en accord total avec les besoins urgents et les rêves de l’humanité d’aujourd’hui. »
Schafer n’a pas de style « typique ». Ses compositions sont souvent le fruit d’explorations personnelles du monde des sons, du langage, de la philosophie, de la psychologie, de la mythologie, du théâtre, du rituel, de l’histoire naturelle, ou d’une quelconque combinaison de ces domaines. Même la participation de l’auditoire est une possibilité. Ses compositions vont de la modeste Untitled Composition for Orchestra, qui dure à peine quatre minutes, à Ra, un rituel musical et théâtral s’étalant sur une nuit entière et impliquant les cinq sens. Schafer avait aussi tendance à écrire pour des combinaisons inusitées et peu orthodoxes, ainsi que pour des instruments inhabituels; par exemple, Theseus pour harpe et quatuor à cordes, Music for Wilderness Lake pour douze trombones, et North/White pour orchestre complet et motoneige(!).
L’un des éléments les plus substantiels du catalogue imposant de Schafer est sa série de quatuors à cordes qu’il avait commence à composer en 1970. Son amour de la voix féminine a également inspiré de nombreuses œuvres. Spécifiquement pour la riche voix de mezzo-soprano de sa conjointe Eleanor James, il a écrit de la musique de chambre exigeante (Tanzlied pour voix et harpe, Tantrika pour voix et percussion) et des œuvres pour voix et orchestre (Letters from Mignon et Thunder/Perfect Mind).
Par ailleurs, il y a le cycle monumental PATRIA constitué de douze drames musicaux, qui ont souvent pour cadre des lieux inhabituels ou sont présentés à des moments spéciaux de l’année. La beauté de la nature sauvage canadienne est le cadre du prologue de PATRIA, The Princess of the Stars, qui a été présenté plusieurs fois dans différents sites extérieurs partout au Canada. D’autres oeuvres interprétées à l’extérieur comprennent The Enchanted Forest et The Palace of the Cinnabar Phoenix, qui ont toutes deux été présentées dans la forêt d’Haliburton, en Ontario.
Schafer l’artiste visuel est manifeste dans bon nombre de ses partitions musicales qui comprennent des illustrations et/ou des notations graphiques, et nombreuses d’entre elles ont été exposées dans des galeries d’art.
En tant qu’écrivain, Schafer a quelque vingt oeuvres littéraires à son actif, dont E.T.A. Hoffmann and Music et The Tuning of the World qui sont particulièrement importantes et influentes. The Tuning of the World décrit l’exploration qu’a réalisée Schafer de l’idée de paysage sonore, expression qu’il a inventée.
R. Murray Schafer est probablement surtout connu pour ses écrits sur l’éducation musicale, notamment The Composer in the Classroom (1965), Ear Cleaning (1967), Creative Music Education (1976), A Sound Education (1992), et HearSing (2005).
Ces oeuvres ont été traduites en plusieurs langues, et ses méthodes novatrices ont été utilisées dans des classes aux quatre coins du globe. La philosophie éducative de Schafer encourage les enfants à se demander comment ils peuvent eux-mêmescréer de la musique en sortant des sentiers battus pour trouver des sons intéressants émanant de sources inattendues.
Sources consultées : Canadian Music Centre, Arcana Productions, et Encyclopedia of Music in Canada.
Notation graphique décrit de la musique écrite de manière non traditionnelle. Au lieu de notes consignées sagement sur une portée, il y a des volutes, des couleurs, des images, des notes et symboles musicaux éparpillés, ou d’autres éléments de dessin ou de calligraphie voulant illustrer le son et le caractère de la musique. Schafer incorpore souvent des éléments de notation graphique dans ses partitions.
Un paysage sonore est un son ou une combinaison de sons qui forment ou qui sont issus d’un environnement immersif. La définition de Schafer inclut tous les sons d’un environnement particulier qui atteignent l’oreille humaine. Nous sommes ainsi liés au monde naturel par le biais de la voix de ce dernier, et le compositeur nous encourage à examiner ce qui, à l’origine, a poussé les communautés humaines à articuler des sons en des groupes cohérents et expressifs, tels que la musique, la danse et même le langage.
Le nettoyage de l’oreille (ear cleaning) décrit le processus de l’écoute attentive permettant de relever tous les sons dans notre environnement, plutôt que de tenir le fond sonore pour acquis. De nombreuses oeuvres éducatives de Schafer encouragent l’écoute attentive au moyen d’exercices idéaux pour les classes de l’école élémentaire.
Murray Schafer s’intéressait aux sons du monde qui nous entoure en tant que source d’idées créatrices. Il a inventé le terme paysage sonore pour décrire la musique qui capture ou imite les sons de n’importe quel environnement. Il a dirigé d’innombrables classes d’écoliers et d’adultes dans la composition de paysages sonores, d’abord par une écoute approfondie puis par l’improvisation créative.
De nombreux exercices merveilleusement interactifs sont disponibles dans ses publications à l’intention des enseignants. Quelques-uns sont présentés ci-après, avec sa généreuse permission. Utilisez-les avec vos étudiants pour nettoyer l’oreille et réveillez la prochaine génération de compositeurs canadiens!
Étape 1. Ferme les yeux pendant 30 secondes et écoute les sons qui t’entourent. Combien de sons différents peux-tu identifier? Combien peux-tu noter?
Étape 2. Échange ta liste avec celle d’un(e) partenaire. Avez-vous entendu les mêmes sons, ou des sons différents?
Étape 3. Essaie de regrouper tes sons sous différentes catégories, comme les sons produits par des humains, des appareils ou la nature.
Étape 4. Dessine chaque son et fais une notation graphique de ton paysage sonore.
Demandez à vos élèves d’amener un son intéressant à l’école. Demandez-leur de dévoiler leur son et d’expliquer pourquoi ils le trouvent intéressant. Que pouvez-vous créer ensemble maintenant? Si vous le souhaitez, vous pouvez enchaîner avec l’exercice suivant intitulé « Imiter les sons ». Comme dit Schafer « Vous disposez maintenant d’un répertoire de trente sons à partir desquels créer. Un orchestre fait maison qui n’a rien coûté. »
Parfois les compositeurs écrivent de la musique pour imiter des sons ou des sentiments.
Étape 1. Utilisez votre orchestre de sons intéressants ou les instruments dont vous disposez en classe (flûtes, instruments Orff, petits instruments de percussion) pour découvrir ce que vous pouvez imiter.
Étape 2. Sollicitez les idées des élèves – peut-être voudront-ils imiter une chute d’eau, le rire ou un chant d’oiseau – laissez-les proposer à la fois le son et l’instrument qu’ils pensent pourrait correspondre le mieux.
Étape 3. Faites un essai. Continuez à poser la question « Rien d’autre? » aussi longtemps que les idées jaillissent.
Étape 1. Prenez une seule page de journal et mettez les élèves au défi de la faire circuler sans le moindre bruit (très difficile!).
Étape 2. Introduisez le journal en tant que nouvel instrument de musique et demandez à quelques élèves d’essayer de faire trois sons différents. Murray Schafer insiste que les élèves fassent des « sons originaux », et tandis que le journal circule, il complique l’exercice en leur disant « Cela deviendra plus difficile, car je ne veux pas entendre deux fois le même son! »
À mesure que le jeu se déroule, les élèves découvrent le potentiel musical d’un objet d’usage quotidien, ou ce que Schafer appelle « la musique du monde qui joue autour de nous en tout temps. »
Un jeu inspiré par le jeu de devinettes I spy with my little eye something that begins with… où il s’agit de dire : « J’entends avec ma petite oreille quelque chose qui commence par… ». La première lettre de l’objet est donnée, et tout le monde essaie de deviner de quoi il s’agit.
Étape 1. Tout le monde est assis en cercle. Demandez à un volontaire de faire un son que tout le monde peut entendre. Ce son devrait être facile à reproduire.
Étape 2. Le volontaire émet le son tout en se promenant autour du cercle, tandis que les autres élèves suivent le son en pointant avec leur main droite, les yeux fermés.
Étape 3. L’enseignant dit « Ouvrez! » après quelques instants. Les élèves ouvrent leurs yeux et regardent dans quelle direction ils pointent pour vérifier s’ils ont bien suivi le son.
Étape 4. Rendez le jeu un peu plus complexe en ajoutant un deuxième volontaire. Les élèves suivent le premier avec la main droite et le second avec la main gauche, les yeux fermés évidemment!
Étape 1. Prenez une canette de boisson gazeuse, comprimez-la bruyamment et demandez aux élèves de fermer les yeux et de pointer dans la direction de la canette. Circulez autour de la pièce pendant que vous écrasez la canette.
Étape 2. Laissez tomber la canette, puis tapotez la tête d’un élève pour qu’il aille la trouver, mais en gardant les yeux fermés. Murray Schafer a appris ce jeu dans une école pour les non-voyants au Japon. Il démontre comment notre ouïe nous aide à nous positionner dans l’espace.
Étape 1. Une suite de sons contrastés est jouée, utilisant divers objets de la salle de classe (une règle, un balai, un seau – n’importe quel son ordinaire).
Étape 2. Les élèves dessinent les sons, en commençant lorsque les sons commencent et en finissant lorsque les sons se terminent. Les dessins sont de courtes impressions seulement, mais si les sons sont très différents les uns des autres, chaque dessin aura un caractère différent. Un son pourrait être un doux effleurement, un autre un fort grincement, un autre encore une chute fracassante, etc.
Étape 3. Laissez les élèves comparer leurs dessins. Y a-t-il des similitudes perceptibles?
Étape 4. Essayez de retransformer les dessins en sons. Demandez aux élèves de produire des sons avec leurs voix qui correspondent à ce qu’ils ont dessiné.
Voici une partition graphique créée par R. Murray Schafer. Demandez aux élèves « Comment interpréteriez-vous cela? » Faites-les créer leur version(s) en utilisant des « instruments trouvés » tels que des clés, des papiers, des chaussures, etc. Donnez un titre à chaque composition d’élève, et expérimentez en laissant les élèves diriger certaines exécutions.
Écoute l’air « I Am Here to Sing Thee Songs » de Gitanjali de R. Murray Schafer, une composition inspirée de l’œuvre de l’artiste bengali Rabindranath Tagore.
Au début, on entend seulement des hochets et une soprano. Puis un nouveau son apparaît. Sais-tu ce que c’est? Si tu as répondu un tambour, tu as raison! Peux-tu donner une réponse plus précise? Voici quelques indices : ce tambour ressemble à un verre sur pied et il est souvent utilisé dans la musique du Moyen Orient. Oui! C’est une darbouka!
En écoutant mieux, tu remarqueras que certains battements sont très appuyés et d’autres sont plus légers. Les sons appuyés se jouent en frappant le milieu du tambour. Essaie ceci : dis « dum » d’une voix basse en frappant ton genou gauche, et « tak » d’une voix claire en frappant ton genou droit.
Voici la notation de Schafer :
Téléchargez : Rythme de la darbouka de Gitanjali de R. Murray Schafer
Essaie de marquer le rythme en même temps que le tambour tout en écoutant la musique. Ce n’est pas facile, c’est-ce pas!
Écoute attentivement et tu entendras la darbouka presque tout au long de la chanson. C’est une partie très importante de la partition!
Demandez aux élèves de créer une oeuvre d’art visuel ou une danse (ou n’importe quelle autre forme d’expression artistique!) en s’inspirant de Gitanjali. Laissez les élèves commenter chaque création.
S’il reste du temps, faites jouer la merveilleuse musique de R. Murray Schafer que vous trouverez sur YouTube. Faites jouer certaines sélections à vos élèves, et laissez-les décider quelle œuvre de Schafer inspirera leurs chorégraphies, dessins, poèmes, etc. Vous trouverez ci-dessous une liste de suggestions d’enregistrements.
YouTube est également une ressource exceptionnelle. Utilisez ce site pour écouter gratuitement des compositions de R. Murray Schafer interprétées notamment par des choeurs, des orchestres, des quatuors à cordes et des ensembles de musique de chambre.
Tandis que vous écoutez Gitanjali avec vos élèves, examinez comment Schafer utilise les autres éléments de la musique dans cette pièce. Voici une liste de définitions pour vous aider à démarrer.
Note à l’enseignant : Vous pouvez aussi utiliser cette liste lorsque que vous travaillez les refrains des personnages pour The Concert in Skywater Hollow (Le concert dans la Forêt des Accords).
Mélodie : Il s’agit de la partie de la musique que vous pouvez fredonner, siffler ou chanter. Vous pourriez l’appeler refrain. Le refrain de Petit est une mélodie, et la soprano que vous entendez dans Gitanjali chante la mélodie la plupart du temps.
Rythme : Il s’agit du flux de sons rapides et lents, généralement en relation avec un battement, ou rythme, régulier. Si vous battez toutes les notes d’une mélodie ou toutes les paroles d’une chanson, vous en battez le rythme. Le rythme peut être complexe, changeant constamment, ou très simple et répétitif. Le joueur de darbouka dans Gitanjali répète le même rythme de nombreuses fois.
Métrique : Il s’agit de la partie de la musique que vous pouvez taper du pied, le battement régulier. Vous allez généralement trouver que les pulsations principales – ou temps – se classent en groupes de deux, trois, ou quatre. La musique du refrain de Petit, le chant des Grognons et « l’Ostinato du ruisseau » sont tous en quatre temps.
Tempo : Il s’agit de la rapidité de la musique. Elle peut varier de très lente à très rapide. La plupart des compositeurs utilisent des mots italiens pour décrire le tempo : adagio, par exemple, signifie très lentement; andante signifie modéré; allegro veut dire animé; et presto signifie très rapide. Essayez le chant des Grognons en utilisant différents tempi (pluriel de tempo). Comment le changement de tempo affecte-t-il l’atmosphère ou le caractère de la pièce?
Dynamiques : Il s’agit du volume sonore de la musique, les dynamiques indiquent si la musique doit être jouée fort ou doux. Pensez-vous que les Grognons parlent avec des voix piano (douces) ou forte (fortes)? Quelles dynamiques utiliserez-vous pour le refrain de Petit? Le Gitanjalii de Schafer est rempli de contrastes dynamiques. Observez que le fait d’accroître ou de réduire graduellement le nombre d’instruments jouant en même temps rend la musique plus forte (crescendo) ou moins forte (decrescendo).
Timbre : La sonorité spécifique produite par chaque instrument constitue son timbre, ou couleur tonale. Parfois, le timbre est très évident – le son unique de la trompette est très différent de celui de la harpe, par exemple. Lorsque les instruments appartiennent à la même famille, la différence est plus subtile. Pensez à la manière dont le son brillant du violon diffère de l’alto plus sombre, ou du violoncelle à la sonorité beaucoup plus grave, même si tous les trois jouent la même note. Les Grognons ont trois timbres différents : grinçant, reniflant et grognant!
Harmonie : Sous la mélodie, il y a des ensembles de notes appelés « accords » et chaque accord sonne différemment. Ces accords peuvent exister seuls ou ils peuvent soutenir une mélodie. Certains accords ont un son doux et agréable, d’autres peuvent apparaître discordants. Le compositeur les utilise pour créer le genre d’atmosphère qu’il veut à tout moment. Lorsque vous jouez le refrain de Petit en même temps que « l’Ostinato du ruisseau », vous créez des harmonies.
Un groupe inhabituel de musiciens s’est installé dans des instruments abandonnés au coeur de la Forêt des Accords. Dirigés par leur chef, Petit, leur plaisir de créer de la musique ensemble n’est entaché que par les Grognons, des bêtes assez inquiétantes qui vivent de l’autre côté du ruisseau. Un été chaud et sec rapproche les deux groupes un peu trop au goût des musiciens, et les tensions montent jusqu’à ce que Petit imagine une solution musicale.
Idées principales : La musique nous entoure. L’intention change le son de la musique.
Activité éducationnelle : Les élèves réagissent à un court récit en déterminant la structure dramatique et le paysage sonore de l’histoire.
Matériaux:
Demandez : Qu’est-ce que la musique? De quoi avez-vous besoin pour faire de la musique? La musique est-elle toujours écrite? (Prenez note des réponses pour plus tard).
Questions sur les orchestres : Les élèves ont-ils déjà entendu un orchestre? S’agissait-il d’un concert en direct ou d’un enregistrement? Quels sont les instruments de l’orchestre?
Lisez Le concert dans la Forêt des Accords à haute voix.
Étape 1. Avant de commencer la lecture, demandez aux élèves de vous indiquer lorsqu’ils entendent parler d’un instrument.
Étape 2. Faites une pause à « Que leur arrivera-t-il si les Grognons parviennent à la forêt dans tout leur désordre et leur cacophonie? » Demandez aux élèves d’identifier le problème, d’abord du point de vue des musiciens, puis de celui des Grognons.
Étape 3. Pendant cette pause, mettez en scène une assemblée générale avec les élèves dans les rôles de Petit et des musiciens. Vous pourriez tenir le rôle de médiateur et diriger l’assemblée en présentant le problème. En tenant chacun son rôle, demandez aux élèves de trouver plusieurs solutions au problème.
Étape 4. Reprenez la lecture de l’histoire jusqu’à la fin. Comment le problème a-t-il été résolu dans l’histoire?
Étape 5. Demandez : Avant que nous ne lisions l’histoire, je vous ai posé des questions au sujet de la musique. Regardons ces questions à nouveau pour voir si vos réponses ont changé.
Étape 6. Menez une discussion à partir des réponses et voyez quelles conclusions peuvent en être tirées. Attendez-vous à un éventail de réponses! Par exemple :
Créez votre propre version de Quelque chose d’un peu différent.
Étape 1. Relisez l’histoire et remarquez comment les enfants ont créé leur première version de Quelque chose d’un peu différent.
Étape 2. Posez les questions suivantes :
Étape 3. Demandez à chaque élève de faire un son spécial (il peut s’agir d’un son de l’environnement, de petits instruments de percussion, ou d’un son nouveau).
Étape 4. Demandez-leur de diriger à tour de rôle.
Posez la question : Quels signaux utiliserez-vous pour jouer plus fort/doux, plus lentement/rapidement?
Étape 5. Présentez une exécution de l’oeuvre une fois que vous aurez décidé comment commencer, dans quel ordre les sons seront entendus et comment terminer.
Traits de caractère des personnages : Choisissez l’un des personnages de l’histoire et énumérez dix choses que vous savez à son sujet. Puis faites une liste décrivant l’aspect physique de votre personnage. Comparez vos listes avec un camarade de classe. Quels traits de caractères communs avez-vous trouvés?
En utilisant les informations contenues dans l’histoire, dressez une carte géographique montrant l’aménagement de la Forêt des Accords. (Note à l’enseignant : La carte devrait contenir la clairière dans les bois, la haute falaise, le ruisseau, et les trois collines en pente douce.)
Utilisez une grande feuille de papier et peignez le ciel, les arbres et le ruisseau. Dressez une liste de tous les instruments mentionnés dans l’histoire et demandez aux élèves de les dessiner en utilisant des crayons feutre, des crayons de couleur ou des pastels. Ayez certaines fiches d’instruments de musique à portée de la main pour référence. Lorsque les dessins sont terminés, découpez-les, puis collez-les sur la grande feuille.
Créez une trame sonore avec la musique de R. Murray Schafer et/ou d’autres compositeurs. Commencez par noter les endroits de l’histoire où un effet sonore spécial serait indiqué, puis écoutez la musique et reliez ces endroits à des extraits enregistrés spécifiques. Dressez une liste notant tous les intervalles de temps nécessaires, et essayez de narrer l’histoire avec la trame sonore ajoutée!
Examinez pourquoi les enfants de la Forêt des Accords ne s’entendent pas avec les Grognons. Comment Petit change-t-il leurs relations?
Joue-les à la flûte à bec, à la flûte ou sur un autre instrument...
Petit, le ruisseau et les Grognions sont des personnages très différents. Voyons les sons que leur prête la compositrice Marcelline Moody.
Télécharger : Personnages musicaux de la Forêt des Accords et les versions additionnelles de l’Air de Petit et l’Ostinato de ruisseau
Voici l’Air de Petit pour ta flûte à bec ou un autre instrument. As-tu une idée de paroles?
Crée le Chant des Grognons avec deux amis! Lisez la grille de gauche à droite. Pratiquez chaque voix séparément, puis essayez les trois ensemble. Comptez d’abord jusqu’à huit en tapant dans vos mains sur les temps marqués d’un symbole. Une fois que vous aurez bien assimilé le rythme, chaque personne peut choisir une voix (aiguë, médiane ou grave) et couiner, mugir ou grogner au lieu de taper dans les mains. Quand les trois voix sont bien synchronisées, c’est super!
Voici l’Ostinato du ruisseau pour l’Air de Petit. Tu peux le chanter ou le jouer à la flûte à bec, au xylophone ou au métallophone. Pour t’aider à trouver le rythme, commence par dire les mots à haute voix.
Tes amis et toi, essayez de jouer les trois parties en même temps!
Dans Miniwanka, Schafer utilise des mots empruntés à différentes langues autochtones d’Amérique du Nord pour explorer l’intervalle entre la musique traditionnelle et les sons aquatiques. Les sons de l’eau sont communiqués dans les langues dakota, wappo, crow, chinook, achomawi, otchipwe, salish, natick, klamath et luiseno.
En étudiant cette composition, les élèves sont mis en contact avec la musique comme auditeurs, compositeurs et interprètes.
Activité didactique : Les élèves écoutent Miniwanka et en étudient la partition, puis créent leurs propres paysages sonores aquatiques.
Matériaux
Veuillez prendre note que la partition de Miniwanka par le Vancouver Chamber Choir qui apparaît dans la vidéo susmentionnée sur YouTube – y compris la page « Plosh » – diffère de celle qui est utilisée pour ce plan de leçon.Schafer a remanié la partition plusieurs fois depuis sa première édition et, bien que la musique n’ait pas substantiellement changé, les deux versions de la partition diffèrent de façon notable. Il est fascinant d’observer les différentes approches adoptées par le compositeur pour illustrer la musique qu’il avait en tête!
Étape 1. Montrer aux élèves les extraits des partitions de Miniwanka et d’Epitaph for Moonlight.
Étape 2. Jouer l’extrait audio no 1 : Miniwanka, Ouverture et demander aux élèves d’identifier la partition à laquelle correspond cette musique. Conseil à l’enseignant : Faites jouer l’extrait 2-3 fois avant de prendre les réponses.
Étape 3. À mesure que les élèves répondent, demandez-leur d’expliquer leurs choix. Encouragez-les à décrire ce qu’ils voient et entendent, et sur quoi ils basent leurs conclusions.
Étape 4. Partager les indications du compositeur sur Miniwanka.
Étape 5. Écouter la pièce intégrale, en demandant aux élèves de remarquer à quels moments ils pensent que l'eau se transforme « de pluie en ruisseaux en lacs paisibles, en larges fleuves, en océan. »
Étape 1. Distribuer aux élèves, par groupes de quatre, des copies de l’étude de la page « Plosh » (« plosh » est un terme imagé utilisé par Schafer pour évoquer le mouvement de l’eau dans l’océan).
Étape 2. Demander aux élèves de repérer et d’encercler les indications musicales suivantes : piano, forte, ritardando, crescendo, decrescendo, changements de mesure (4/4 à 3/4 à 4/4), glissando, harmonisation.
Étape 3. Écoutez ensuite l’extrait audio no 2 : Miniwanka, page « Plosh ». Mettez les élèves au défi de définir les indications musicales, puis faites-leur part des définitions courantes.
Téléchargez : Les indications musicales et leur définitions
Étape 4. Une fois qu’ils ont repéré toutes les indications musicales, demander aux élèves d’examiner de près l’extrait de la partition en classe, et d’en déduire les sons voulus par le compositeur.
Étape 5. Essayer d’interpréter la page en classe. Divisez la classe en trois groupes vocaux : les sopranos en la, les altos en ré, les ténors et les basses regroupés en ré.
Conseil à l’enseignant : Si vos élèves ne peuvent lire la musique, improvisez à partir de ce qu’évoquent les formes de vagues dessinées sur la partition et de ce qu’ils viennent d’apprendre sur les indications musicales.
Étape 6. Écouter l’extrait audio no 2 : Miniwanka – page « Plosh ». Cette musique ressemble-t-elle à celle que la classe a créée? Demandez aux élèves de décrire les différences et les ressemblances entre les deux.
Étape 7. Pour finir, écouter l’enregistrement intégral de Miniwanka (ci-dessous).
Étape 1. Diviser la classe en quatre groupes et les inviter à créer chacun l’une des quatre transitions de l’eau suivantes :
Vous pouvez, au choix, en assigner une à chaque groupe, ou laisser les groupes choisir librement et demander ensuite au reste de la classe de deviner quelle transition est évoquée par chacun des groupes.
Étape 2. Les élèves peuvent créer leur transition de l’eau à l’aide de mots (inventés ou réels), de sons vocaux et de percussions corporelles.
Étape 3. Chaque groupe interprète sa création et (s’ils ont choisi librement leur transition) les autres élèves devinent de quelle transition de l’eau il s’agit.
Étape 4. Enregistrer chaque paysage sonore créé par les élèves pour y revenir ultérieurement en classe.
Demander aux élèves de créer une représentation visuelle (partition) de leur composition.
Étape 1. Écouter les enregistrements des paysages sonores des élèves.
Étape 2. Revoir les images de la partition de Schafer pour s’inspirer de ses indications graphiques.
Étape 3. Matériel d’artiste requis : marqueurs, pastels à l’huile, feutres noirs à pointes de différents calibres, papier de différents formats – format lettre pour les représentations individuelles, sections murales de papier pour affiches pour les représentations de groupe.
Étape 4. Exposer les partitions achevées. Parcourir la « galerie », puis faire jouer les enregistrements en observant chaque partition.
Posez la question : Comment chaque partition capte-t-elle l’essence du paysage sonore correspondant?
Dans Epitaph for Moonlight (« Épitaphe pour le clair de lune »), Schafer utilise un langage inventé pour créer un magnifique paysage sonore choral évoquant un clair de lune.
Activité didactique : Les élèves utilisent leur propre langage inventé pour créer un paysage sonore.
Matériaux : Enregistrement sonore d’Epitaph for Moonlight de R. Murray Schafer
Étape 1. Écrire au tableau « Épitaphe pour le clair de lune ». Demander aux élèves ce que signifie cette expression selon eux. (Explorez le sens du mot « épitaphe » – phrase ou énoncé rédigé à la mémoire d’une personne défunte – et comment ce terme peut être rattaché au clair de lune.)
Étape 2. Noter les idées des élèves au tableau. Révéler aux élèves qu’il s’agit du titre d’une pièce musicale : Epitaph for Moonlight.
Étape 3. Demandez-leur quel genre de musique évoque ce titre pour eux. Continuez à noter leurs réponses.
Étape 4. Investiguer les perceptions du clair de lune à l’aide d’un exercice de visualisation. Demandez aux élèves de penser à un moment où ils ont eu connaissance d’un clair de lune. Dites-leur de fermer les yeux et de visualiser ce moment précis. Orientez-les en posant les questions suivantes :
Étape 5. Demander aux élèves d’ouvrir les yeux et de décrire les images qu’ils ont vues, et les émotions qu’elles ont suscitées en eux. Vous pouvez noter les mots descriptifs utilisés par les élèves.
Créer de nouveaux mots pour « clair de lune ». Imaginez que vous communiquez dans un langage secret. Créez des mots qui vous font penser à un clair de lune. Avec quels mots décririez-vous votre propre souvenir du clair de lune?
Étape 1. Les élèves écrivent d’abord individuellement les mots inventés que leur inspire le clair de lune, puis les échangent avec un(e) partenaire.
Étape 2. Modéliser quelques-uns des moyens que les élèves peuvent employer pour composer à partir de leur langage inventé. Utilisez un de leurs mots inventés pour tenter les expériences suivantes :
Étape 3. Demander aux élèves de composer, par groupes de 4, à partir de la liste combinée de leurs mots inventés, en se basant sur les directives suivantes :
Étape 4. Faire connaître les compositions à la classe et discuter des effets produits par chacune d’elles.
La plupart des idées de composition ci-dessus sont adaptées d’articles de Doug Friesen, professeur de musique et collaborateur de R. Murray Schafer.
Étape 1. Raconter la genèse d’Epitaph for Moonlight :
Murray Schafer avait demandé à une classe de septième année de trouver des synonymes possibles de l’expression « clair de lune », en suggérant aux élèves d’utiliser de nouveaux mots dans un langage inventé pour exprimer en sons l’idée de clair de lune. Un exercice très semblable à celui que vous venez de faire! Les mots trouvés par cette classe de 7e année sont au coeur du texte d’Epitaph for Moonlight.
Étape 2. Présentez quelques-uns de ces mots aux élèves. Essayez de les prononcer!
Étape 3. Faire jouer l’intégrale d’Epitaph for Moonlight.
Étape 4. Demander aux élèves de décrire en quoi la composition de Schafer ressemble à celles de la classe, et en quoi elle en diffère.
Décrire en quoi la phrase suivante s’applique à vous : « Je peux être un(e) auditeur(trice), un(e) compositeur(trice) et un(e) interprète en m’intéressant aux sons qui m’entourent. »
Pour aller plus loin : Créez un nouveau paysage sonore en utilisant vos habiletés d’auditeur(trice), compositeur(trice) et interprète. Plutôt qu’un clair de lune, inspirez-vous d’un terrain de jeu, du vent, de la lumière du jour, d’un coin de la ville… Les possibilités sont infinies!
Les méthodes de travail varient considérablement d’un compositeur à un autre, comme en témoigne cette leçon à partir d’oeuvres de trois compositeurs différents. Les oeuvres de Mozart, Beethoven et Schafer s’échelonnent sur 260 ans et reflètent trois approches distinctes, bien qu’elles présentent aussi des similitudes.
Activité didactique : Les élèves utilisent la pensée critique pour comparer des extraits de partitions de trois compositeurs différents.
Matériaux :
Rétroprojection des trois extraits de partitions
Fiche de l’enseignant : Comparaison des partitions de trois compositeurs
Images de chaque compositeur (Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven et R. Murray Schafer)
Les extraits audio des oeuvres choisies pour les trois compositeurs :
Étape 1. Montrer les trois partitions à l’aide d’un rétroprojecteur, en évitant soigneusement de mentionner les noms des compositeurs.
Demandez aux élèves : Ces trois partitions ont-elles été écrites par la même personne? Pourquoi?
Étape 2. Une fois que les élèves auront convenu qu’il s’agit vrai semblablement de trois compositeurs différents, demandez-leur : Que vous apprend chaque partition au sujet du compositeur? La partition nous apprend-elle quelque chose sur la méthode de travail de chacun? Sur quoi vous basez-vous?
Voir « Que peut-on déduire sur chaque compositeur à partir de ses partitions musicales? » dans la Fiche de l’enseignant.
Étape 3. Inscrire Schafer, Beethoven et Mozart au tableau. Demandez aux élèves si ces noms leur sont familiers et ce qu’ils savent à leur sujet.
Étape 4. Révéler que ces noms sont ceux des compositeurs associés aux trois partitions. Les élèves peuvent-ils attribuer chaque partition à son compositeur? Demandez aux élèves de justifier leurs réponses.
Si vous avez utilisé les leçons sur Minewanka ou Epitaph for Moonlight en classe, les élèves identifieront probablement la partition de Schaferen premier. Après quelques essais, donnez les bonnes réponses.
En classe, investiguer les questions énumérées ci-dessous.
Conseil à l’enseignant : utilisez la Fiche de l’enseignant : Comparaison des partitions de trois compositeurs. Votre rôle est d’amener les élèves à découvrir la richesse de l’information contenue dans les sources manuscrites. La fiche vous sera utile, mais gardez-vous d’endosser trop vite le rôle d’« expert ». Lesélèves sont capables de décoder par eux-mêmes une bonne partie du contenu des images.
Montrer les images de Mozart, Beethoven et Schafer. Leur physionomie correspond-elle, d’une manière ou d’une autre, à l’aspect de leurs partitions? (Il n’y a pas de mauvaises réponses!)
Écouter les enregistrements sonores correspondant aux liens fournis, en invitant les élèves à se demander si ces musiques ressemblent à ce à quoi ils s’attendaient en regardant les partitions.
4 temps, 3 temps, 4 temps.
Hausser progressivement l’intensité du son.
Baisser progressivement l’intensité du son.
Fort
Glisser d’une hauteur de son à une autre de façon continue.
Soprano, alto, ténor, basse.
Le nettoyage de l’oreille (ear cleaning) décrit le processus de l’écoute attentive permettant de relever tous les sons dans notre environnement, plutôt que de tenir le fond sonore pour acquis. De nombreuses oeuvres éducatives de Schafer encouragent l’écoute attentive au moyen d’exercices idéaux pour les classes de l’école élémentaire.
Notation graphique décrit de la musique écrite de manière non traditionnelle. Au lieu de notes consignées sagement sur une portée, il y a des volutes, des couleurs, des images, des notes et symboles musicaux éparpillés, ou d’autres éléments de dessin ou de calligraphie voulant illustrer le son et le caractère de la musique. Schafer incorpore souvent des éléments de notation graphique dans ses partitions.
Un paysage sonore est un son ou une combinaison de sons qui forment ou qui sont issus d’un environnement immersif. La définition de Schafer inclut tous les sons d’un environnement particulier qui atteignent l’oreille humaine. Nous sommes ainsi liés au monde naturel par le biais de la voix de ce dernier, et le compositeur nous encourage à examiner ce qui, à l’origine, a poussé les communautés humaines à articuler des sons en des groupes cohérents et expressifs, tels que la musique, la danse et même le langage.
Doucement
Ralentir