Tant la fontaine du Foyer du Théâtre que le plafond décoratif de la Salle Southam – deux commandes du Centre national des Arts – témoignent du génie que déployait Julien Hébert (1917-1994) dans sa fusion de l’art et de l’architecture. Comme William Martin, il a travaillé en étroite collaboration avec l’architecte de l’édifice, Fred Lebensold, pour créer une sculpture dont la forme et la fonction s’harmonisent parfaitement avec les lieux. La fontaine est une structure de métal à 12 niveaux garnie de 51 coupelles de verre triangulaires. L’eau s’écoule à partir du sommet et touche chaque coupelle avant de tomber en trois filets dans le bassin, imitant le bruit d’un ruisseau.
Né à Rigaud, au Québec, Julien Hébert a étudié la sculpture à l’École des beaux-arts de Montréal et la philosophie à l’Université de Montréal. De 1945 à 1948, il poursuit ses études en arts aux États-Unis puis à Paris auprès d’Ossip Zadkine, auteur d’une des sculptures exposées au CNA, Les trois Grâces. Son intérêt grandissant pour l’art fonctionnel l’amène à travailler de plus en plus en design industriel. Au cours de sa longue carrière, Hébert a conçu un large éventail d’objets d’art appliqué : timbres, logos d’entreprises, matériel d’exposition, murales et bien d’autres. C’est également lui qui a dessiné le célèbre logo de l’Exposition universelle de 1967, à Montréal, et une partie du pavillon canadien à l’Exposition universelle de 1970, à Osaka. Il est considéré comme un pionnier du design industriel moderne au Québec.